Voitures électriques : le déploiement des bornes frise la pénurie

L’UE aura besoin de 8 fois plus de points de recharge par an d’ici à 2030 pour suivre la croissance du marché et atteindre les objectifs en matière de CO2.

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Voitures électriques : le déploiement des bornes frise la pénurie
Voitures électriques : le déploiement des bornes frise la pénurie

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Les constructeurs européens d'automobiles (ACEA) tirent le signal d'alarme. Selon un rapport qu'ils viennent de publier, le déploiement du réseau des bornes de recharge s'effectue à un rythme très inférieur à celui des ventes de voitures électriques. Par rapport à 2017, il s'est même effectué à un rythme trois fois trop lent pour espérer accompagner la croissance des ventes (voir tableau) et, si rien n'est fait, il sera impossible d'atteindre les objectifs de réduction de CO2 à l'horizon 2030.

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« Nous sommes très préoccupés par le fait que le déploiement des infrastructures n'a pas suivi le rythme des ventes de voitures électriques à batterie ces dernières années, a déclaré la directrice générale de l'ACEA, Sigrid de Vries. Qui plus est, ce « déficit infrastructurel » risque de se creuser à l'avenir – bien plus que ne l'estime la Commission européenne. »

En effet, il existe une différence significative entre les estimations de la Commission et celles de l’ACEA qui ne s’appuient pas sur les mêmes données. La Commission sous-estime les besoins de recharge en évaluant le nombre de bornes d’ici à 2030 à 30 millions, contre 65 millions selon les estimations de Strategy & et Fraunhofer ISI utilisées dans les calculs de l’ACEA.

Deux points posent problème dans cette appréciation, l'ACEA retient dans ses estimations les fourgons électriques à batterie, qui sont principalement rechargés en utilisant la même infrastructure que les voitures, ainsi que les véhicules électriques hybrides rechargeables. La Commission, pour sa part, ne compte que les voitures électriques à batterie.

Par ailleurs, les projections de consommations moyennes diffèrent, celles retenues par la Commission étant exagérément optimistes avec une moyenne de 14,8 kWh/100 km pour les véhicules électriques (BEV), contre 20 kWh/100 km selon l'ACEA.

Multiplier par huit le rythme d'installation

Un peu plus de 150 000 bornes de recharge publiques ont été installées l'année dernière dans toute l'UE (moins de 3 000 par semaine en moyenne), pour atteindre un total de plus de 630 000.

Selon la Commission européenne, 3,5 millions de bornes de recharge devraient être installées d'ici à 2030. Atteindre cet objectif nécessiterait l'installation d'environ 410 000 bornes de recharge publiques par an (soit près de 8 000 par semaine), soit près de trois fois le dernier rythme d'installation annuel.

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Or, selon l'ACEA, les besoins sont plus de deux fois supérieurs à ces projections, puisqu'elle estime à 8,8 millions le nombre de points de recharge nécessaires d'ici à 2030. Pour atteindre cet objectif, il faudrait installer 1,2 million de chargeurs par an (soit plus de 22 000 par semaine). Cela revient à multiplier... par huit le rythme actuel d'équipements en bornes nouvelles.

« Un accès facile aux bornes de recharge publiques n'est pas « agréable », mais constitue une condition essentielle pour décarboner le transport routier, en plus du soutien au marché et d'un cadre de fabrication compétitif en Europe. Les investissements dans les infrastructures de recharge publiques doivent être intensifiés de toute urgence si nous voulons combler le déficit d'infrastructures et atteindre les objectifs climatiques », a prévenu Sigrid de Vries.

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Commentaires (24)

  • IronHorse

    Comme pour les magnétoscopes au début des années 80, il est urgent d'attendre qu'un standard se dégage pour investir.
    Après il faut pouvoir payer avec sa carte bleue comme dans n'importe quelle station service sans devoir faire appel à l'application qui va bien pour la borne en question.
    Enfin c'était au marché de gérer la bascule essence / électrique et pas aux états de décider d'une date limite.
    La voiture la plus écologique étant celle que l'on n'achète pas, je vais donc continuer à utiliser ma 308 mazout pour les grands déplacements et ma twingo essence pour les courts déplacements et mes jambes pour la proximité.
    Chaque cas est différent et nous n'avons pas tous les mêmes besoins mais pour ma part et pour le temps qu'il me reste à conduire et le peu de km parcourus annuellement je ne vais pas investir dans un véhicule électrique.

  • DEDE22

    Et quand on aura installé un nombre suffisant de bornes de recharge, on n'aura pas assez d'électricité pour les alimenter

  • marre31

    Les problèmes de bornes concernent l'Europe et pas la France. En Peugeot e208, j'ai pu faire Toulouse Paris un parcours en plein désert français sans problème.